Chateaubriand François-René de – Mémoires d’Outre-tombe (tome premier)

Chateaubriand - Mémoires d'Outre-tombe 1 - Bibliothèque numérique romande - Philippe Alès Tombe de Chateaubriand à Saint-MaloChateaubriand François-René de – Mémoires d’Outre-tombe (tome premier): Le premier tome comprend les pages les plus célèbres des Mémoires d’Outre-tombe. Chateaubriand y évoque avec une poésie teintée de mélancolie son enfance libre et sauvage, entre Saint-Malo et l’austère château de Combourg, dominé par la figure taciturne de son père. Il relate avec une grande vivacité son éducation aux collèges de Dol, Rennes et Dinan, sa formation d’officier et sa présentation au roi Louis XVI, à Versailles. Adepte de la philosophie des Lumières et fervent disciple de Rousseau, le jeune vicomte fréquente les salons parisiens et assiste aux premiers sursauts de la Révolution. Le défilé de têtes empalées sur des piques suscite chez lui un changement idéologique : «j’eus horreur des festins de cannibales, et l’idée de quitter la France pour quelque pays lointain germa dans mon esprit.» Le 8 avril 1791, à l’âge de vingt-deux ans, il embarque pour l’Amérique, avec l’intention d’explorer le passage du Nord-Ouest. En réalité, il n’ira guère plus loin que les chutes du Niagara et n’atteindra jamais la Floride ni la Louisiane (quoi qu’il en dise !). À la nouvelle de l’arrestation de la famille royale, il fait demi-tour et regagne la France le 2 janvier 1792.

Par la beauté du style, l’acuité du regard que l’auteur jette sur lui-même et son époque, par l’ampleur d’une composition qui va-et-vient constamment entre le présent et le passé, ces Mémoires, auxquels il consacra plus de quarante années, représentent le testament intellectuel d’un poète qui élabore son récit autobiographique dans un dialogue passionnel, mais lucide, avec l’histoire. C’est ce qui donne à ce chef-d’œuvre toute son originalité.

Né le 4 septembre 1768, dans une famille de la petite noblesse bretonne, mort le 4 juillet 1848, à l’aube de la Deuxième République, Chateaubriand traversa trois révolutions, connut une dizaine de régimes politiques et fut étroitement mêlé aux grands bouleversements de son temps : «j’ai vu finir et commencer un monde, […] [j]e me suis rencontré entre les deux siècles comme au confluent de deux fleuves» (Mémoires, Préface testamentaire). Il divise lui-même son existence en trois «actes»: il est d’abord voyageur et soldat (1791-1792), avant de connaître l’exil et la misère en Angleterre, sous la Terreur et le Directoire. À son retour en France en 1800, pendant le Consulat et l’Empire, il embrasse la carrière d’écrivain et se hisse très vite au sommet de la gloire, grâce aux éclatants succès d’Atala (1801), de René (1802) et du Génie du Christianisme (1802). Polémiste redoutable et partisan d’une monarchie constitutionnelle, il critique la montée de l’autoritarisme impérial et brigue en même temps la carrière d’homme d’État. Celle-ci prendra son essor sous la Restauration : à la chute de Napoléon, en 1815, il est nommé ministre d’État et pair de France, puis tour à tour ambassadeur à Berlin (1821) et à Londres (1822), ministre plénipotentiaire au congrès de Vérone (1822), ministre des Affaires étrangères (1822) et enfin ambassadeur à Rome (1828). L’avènement de la Monarchie de Juillet marque la fin de sa carrière politique, mais durant toute sa vie, Chateaubriand n’a cessé de voyager et d’écrire, travaillant jusqu’à son dernier souffle à ses Mémoires, qui ne parurent, selon ses vœux, qu’après sa mort.

Le projet autobiographique naît en décembre 1803, lors du décès de Madame de Beaumont, l’une de ses maîtresses, venue le rejoindre en convalescence à Rome, où il occupe les fonctions de premier secrétaire de légation près le Saint-Siège. L’écrivain n’a alors que trente-cinq ans. Cette première incursion dans la diplomatie tourne court, mais le séjour dans la Ville éternelle, conjugué à la perte tragique de l’être cher, éveille en lui le besoin de méditer sur sa vie, sur le passage du temps et de l’histoire. Chateaubriand se défend pourtant d’écrire des confessions à la Rousseau* : s’il part de souvenirs personnels, il reste d’une entière discrétion vis-à-vis de tout ce qui touche sa vie privée. (*Béatrice Didier, Chateaubriand (Ellipses 1999), 79.)

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