Hamilton Alexander Madison James Jay John – Le Fédéraliste (1792) (tome premier)

Hamilton Alexander Madison James Jay John - Le Fédéraliste (1792) 1 - Bibliothèque numérique romande - Maquette Laura Barr-WellsHamilton Alexander Madison James Jay John – Le Fédéraliste (1792) (tome premier) : Le Fédéraliste, ou Collection de quelques Écrits en faveur de la Constitution proposée aux États-Unis de l’Amérique, par la Convention convoquée en 1787, publiés par MM. Hamilton, Madisson [sic] et Gay [sic], Paris, Buisson, 1792, tome 1.

Le Fédéraliste réunit les 85 essais publiés dans la presse new-yorkaise par Hamilton, Madison et Jay entre octobre 1787 et juillet 1788. Les auteurs, écrivant sous le pseudonyme de Publius, s’étaient donné pour mission de convaincre les citoyens de l’État de New York de ratifier la constitution adoptée à la Convention de Philadelphie le 17 septembre 1787. L’enjeu était de taille. Il s’agissait de doter l’Amérique d’un véritable gouvernement fédéral, composé de trois branches distinctes modérées par un système de checks and balances, et surtout capable «[d’] avoir une action directe sur la personne des citoyens» (chapitre 16). Le combat fut âpre et l’opposition virulente. Dans leur propre campagne de presse, les ‘anti-fédéralistes’ défendaient avec véhémence la souveraineté des treize anciennes colonies et voyaient d’un mauvais œil un système fédéral qui, sous couvert d’une union plus forte, menaçait de porter atteinte aux libertés acquises sous la Révolution.

«Le Fédéraliste, constate Magali Bessone, est ainsi tout à la fois une œuvre de propagande et une très rigoureuse explication du texte de la Constitution des États-Unis, un texte de circonstance et une synthèse remarquable de la pensée constitutionnaliste et républicaine qui animait les Founding Fathers lors de la période de création des États-Unis d’Amérique.»
Les auteurs des Federalist Papers, qui divergeaient sur bien des points, étaient fermement opposés à dévoiler le secret de leur collaboration. Plus tard, à la suite d’une rupture idéologique, Hamilton et Madison laissèrent des listes dans lesquelles ils s’attribuaient certains mêmes articles. Comme l’indique David Mongoin, la question au centre de cette controverse est donc celle de savoir qui, en définitive, a écrit le Fédéraliste. Est-ce Publius, le masque sous lequel se dissimulent les auteurs, ou est-ce les auteurs eux-mêmes qui, tout en respectant le pacte de l’anonymat, expriment leurs propres convictions? Il est difficile de trancher. Ce que l’on peut dire, c’est que si les auteurs ont trempé leurs plumes dans la même encre, ils se sont rarement exprimés d’une seule et même voix. Ainsi Hamilton serait responsable de 50 articles, Jay de 5 et Madison de 14 ; 3 autres articles (18-20) ont très probablement été écrits en collaboration par Hamilton et Madison. Restent 12 articles discutables (49-58 et 62 & 63), attribués tantôt à Madison, tantôt à Hamilton, tantôt… aux deux.
Ces 85 essais eurent un immense retentissement et parurent bientôt en volumes, d’abord aux États-Unis, puis en France, où la Révolution américaine suscitait depuis 1776 un très vif intérêt. Curieusement, c’est la traduction française de 1792 qui, la première, révéla au grand public les noms des trois auteurs. De l’avis de plusieurs historiens, cette traduction, longtemps attribuée à Charles-Michel Trudaine de la Sablière, serait en réalité l’œuvre non pas d’un seul, mais de deux, voire de plusieurs traducteurs. Or, selon A. de Francesco, ceux-ci divergeaient sur la meilleure façon d’aborder les défis posés par une pensée politique aussi novatrice que celle qui sous-tend le projet constitutionnel américain. Ceci explique certaines libertés par rapport à l’original et un certain flottement sémantique entourant la transmission de concepts politiques clés qui n’avaient point cours en France. Ces approximations, fruits de différences aussi bien idéologiques que stylistiques, font toutefois intrinsèquement partie de la valeur historique du document. C’est pourquoi, à l’exception de coquilles sans conséquence que nous avons pris la liberté de rectifier, nous livrons cette première version française du Fédéraliste telle quelle, tant ce vibrant plaidoyer pour la démocratie américaine, paru en France sous la Révolution, revêt aujourd’hui une brûlante actualité.
Pour le lecteur ou la lectrice helvétique, cette première traduction des Federalist Papers présente un intérêt particulier car «La Constitution fédérale actuelle repose sur la constitution du 12 septembre 1848, qui a fondé l’État fédéral suisse. Inspirée par la constitution des Etats-Unis d’Amérique et par les idées de la Révolution française, la constitution de 1848 a notamment établi le principe de subsidiarité, en vertu duquel les cantons sont souverains aussi longtemps que leur souveraineté n’est pas limitée expressément par la Constitution fédérale.» (Le Parlement suisse)
{Sources: Magali Bessone, «L’institution républicaine du politique», La Vie des idées, 6 sept. 2013. [http://www.laviedesidees.fr/L-institution-republicaine-du-politique.html]; David Mongoin. Le Pari de la liberté. (Garnier 2012); Antonio de Francesco, «Traduire pour stabiliser. L’exemple des ouvrages américains parus en français à la veille de la République, printemps-été 1792», La Révolution française [En ligne], 12 | 2017, mis en ligne le 15 septembre 2017, consulté le 16 juin 2018. [http://journals.openedition.org/lrf/1780; DOI: 10.4000/lrf.1780]; Le Parlement suisse. [https://www.parlament.ch/fr/%C3%BCber-das-parlament/fonctionnement-du-parlement/droit-parlementaire/constitution-federale].}

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